Berry, Chenonceau. Consultation de Shanamir.

Tout est calme. Zivapa est à la reposée, ococoulée dans les coussins qui entourent la table basse. Comme à l'accoutumée, son chat Nimbus est à son flanc et ronronne en écoutant sa maîtresse papoter. Zivapa attend l'homme qui a mandé lecture.
Shanamir entre dans la roulotte l'ésprit encore tout à la femme qui l'y avait poussé. Il ne savait pas trop pourquoi il se sentait attiré par cette endroit tout en en ayant peur mais son honneur était en jeu et il devait le maintenir blanc comme neige.
Zivapa sursaute : elle n'a pas l'habitude qu'on entre ainsi sans frapper chez elle....

« Latcho dives, Gadjo, soit quand même le bienvenu dans mon verdon... »

Zivapa se redresse vivement pour s'asseoir dignement, quittant sa pose alanguie.
Voila bien une étrange femme ! Et qu'elle langue ! Ne pouvait-elle pas parler français ? Et elle le tutoyait ! C'était donc cela qui caractérisait cette femme... ...l'irrespect !! Il répondit sèchement :

« Il me semble que je n'ai pas à être tutoyé !

Zivapa le toise droitement, et sonde l'homme à la parole de fer. Son regard est aiguisé, paupière crispées, comme l'est sa bouche. Comme l'est son corps... Il porte armure en son coeur, si fait, assurément...

« Je tutoie mon Dev, mon Dieu, il n'en prends point offense. Il me semble que je n'ai point à subir l'entrant de force dans ma roulotte par un homme qui ne toque même pas à l'huis, qui ne salue point et qui ne dit son nom. »

Elle tient son regard sans ciller et garde la tête haute. Sa main rejoint le creux de ses reins au contact de sa dague et le chat se met debout...

Voila qui commençait bien ! Allait-on dériver vers une discussion théologique ? Non il n'était pas là pour ça...

« Tu n'est pas du même peuple, je comprends donc que tu veuilles garder tes origines, mais n'y reviens pas trop ! »

Sa voie s'était un peu radoucie, qu'en avait-il à faire au final ? Elle n'était pas de ses manants et on lui jetait des pierres...
Zivapa fronce les sourcils... et se demande si c'est celui qui lui a fait porter requête pour la première consultation du soir.

« Ici tu n'es plus dans ton monde, gadjo, ici tu es chez moi, dans mon monde... Ici, ce sont mes règles qui prévalent... Nous les Roms, nous sommes polis... Nous disons "Latcho dives, le bon soir" et nous disons qui nous sommes. Es-tu Messire Shanamir qui m'a mandé pour ce soir une lecture ? »

Dans son monde, c'était peut-être vrai. Qui pouvait vivre comme ça ? Il répondit :

« Oui c'est bien moi... »

Zivapa hoche la tête.

« Alors tu remercieras Messire Juliano di Juliani, car si ce n'était lui qui payait l'écot de cette lecture, je t'aurais chassé de ma roulotte. Je ne suis point avare de pécunes mais j'ai grand respect pour lui. Alors tu peux partir si tu veux, ou rester et t'asseoir. »

Zivapa a gardé le regard dur, offensée car ce gadjo a porté atteinte aux lois de l'hospitalité.

Voila qu'elle le menaçait de le jeter dehors... Les femmes de ce peuple n'avaient-elles aucun respect pour les titres et les honneurs ?

« Que mon père te paie ou non je ne suis pas venu ici pour repartir. Je n'ai qu'une parole et la tient ! Et s'il ne tenait qu'a ça je pourrait moi aussi te payer. Pour qui me prend-tu ? Un éleveur de vache que tu dois croiser d'habitude ? »

Il repensait à la femme qui devait certainement surveiller s'il ressortait ou non. Il n'avait rien à gagner à jouer le dur... Mais cette femme était tellement étrange, elle tutoyait son Dieu, avait-on déjà pu voir un tel manque de respect ? Il prit place en face d'elle et tenta de se radoucir un peu...

Zivapa prit la pique un peu plus légèrement que les autres. La situation soudain lui parut bien cocasse... Les éleveurs de vaches ... ? La malice pointa le bout de son nez et elle plissa le sien...

« Tu ne me connais point, Gadjo, et point ne te connais... Je fréquente autant barons, comtesses que paysans et brigands... »

Un sourire apaisa ses traits.

« Tu es tes lois et tes règles, j'ai les miennes... Reprenons, veux-tu ? Recommençons tout à prime. Acceptes-tu d'oublier quelques instants ton monde pour pouvoir sans souci poser question aux Tarots ? J'oublierai le mien... Et sois rassuré, je voussoie tout un chacun quand je lis les Tarots... je suis sûre que cela te sit mieux... »

Elle sort les Tarots du coffret en bois de rose posé sur la table.
Et voila l'affaire qui commençait. Oui il allait se faire tirer le tarot, il l'avait promis... Il répondit :

« Oui. »

Réponse simple et précise. Se pouvait-il que la peur le prenne ? Il n'y avait que Dieu qui pouvait lire l'avenir, se pouvait-il que cette femme fasse partie des Septs Démons ? Si c'était le cas il s'était jeté seul dans la gueule du loup ! Mais il devait chasser ces pensées, c'était un chevalier, il savait se tenir, il devait se replonger dans les moments d'attentes qui précédaient une bataille. Là il pouvait tout oublier...

« Bien... Avant de commencer, je vais vous dire ce que je dis à chacun : iceux qui viennent ici pensant entendre révélations fantastiques, voir boule de cristal ou fumée sortant d'on ne sait où... Iceux se trompent... Mes Tarots éclairent le chemin, ils ne prédisent point l'avenir au sens où le font certains charlatans que je connais... Ils conseillent... Ils parlent parfois vrai et parfois ils assombrissent... Voilà ce qui est. Maintenant dites-moi : avez-vous songé à la question que vous voudriez leur poser ? »

Devait-il la croire ? Peut-être, mais peut-être pas... Il se plongea dans l'état le plus calme qu'il pouvait atteindre, quelques images défilaient devant ses yeux, mais il les chassa. Il repensait à ce qu'elle avait dit. Une question ? Etonné il dit :

« Une question ? Faut-il donc une question ? En quoi donc peut-elle consister ?
- Si fait, gadjo. Vous pouvez questionner les Tarots sur votre chemin de coeur... ou celui de l'ambition... ou celui de la vie... ou toute autre question qui vous pose doute ou hésitation... Plus la question est vague, plus vague est la réponse... »

Le coeur, l'ambition, la vie ? Voila qui restait bien vague en lui même...
Zivapa, maintenant plongée en sa concentration, port un air bienveillant et placide.

« Je n'ai plus d'ambition mais place me plait... Ma vie est ce qu'elle est, seul Dieu peut en décider, je n'ai pas à chercher à la modifier. Je choisis donc l'amour.
- Qui vous parle de la modifier ? »

Etonné :

« Si vous me révélez des choses sur elle je vais tacher d'agir en conséquence, Dieu ne saurait me pardonner cette ambition...
- Je cuide que vous deviez oublié tout ce que vous avez pu entendre ou croire sur ma pratique, Messire... et je cuide que vous allez être étonné et peut-être déçu... Mashallah... Si Dev le veut, je vais vous lire les Tarots... Alors interrogeons-les sur votre chemin de coeur... »

Elle mélange les cartes, les yeux fermés, en se concentrant sur la question.

« J'ai oublié mais je ne peux me permettre de jouer avec la vie qui m'attend après la mort, comprenez-le... »

Zivapa cesse de mélanger les cartes... et le regarde droitement avec bienveillance.

« Mon Dieu s'appelle Dev... Et j'ai la foi comme vous avez la vôtre... Onc ne ferait chose qui puisse engendrer tel malheur... »

Un voile de tristesse parcourt son regard noir.

« Je ne sais mie d'où vous viennent telles pensées... Je vais les effacer et me concentrer à nouveau. »

Elle reprend le mélange des cartes.

Ces pensées viennent des curés qui prenaient les gens comme elle pour des engeances du démon. Mais il devait oublier !

« D'abord vous allez couper le jeu, Messire. »

Il prit le paquet qu'elle lui tendait et le coupa en deux.
Zivapa reprend le jeu coupé et étale les cartes entre eux deux, face cachée sur le dessus.

« Ores vous allez me montrer quatre cartes en vous concentrant sur votre chemin de coeur... »

Il se concentra, facile pour qui n'avait connu l'amour de longue date, et désigna les cartes demandées.
Zivapa prend les cartes et les met à part, l'une à senestre, l'une à dextre, l'une en haut et la dernière en bas, face cachée sur le dessus.

« Voilà comment je procède : je lis les cartes l'une après l'autre et parfois les associe entre elles, et ainsi se dessine le cheminement de lecture. A la parfin je calcule votre arcane caché, qui m'aide à conclure. Vous êtes prêt, Messire ? »

Déglutissant il répondit tout de même d'une voie assuré :

« Oui. »

Zivapa retourne la première carte, l'annonce et se concentre avant d'en donner lecture.

« C'est le 1er arcane, le Bateleur. »



« Cette lame représente la cause première. A la fois jongleur, escamoteur, le magicien est le créateur d'un monde illusoire par ses gestes et par sa parole, qui ouvre le jeu des 22 lames. Il semble jongler ainsi avec l'esprit et la matière. »

« Placé à senestre, cet arcane va me parler de vous, ici et maintenant. si ce que je vais dire ne vous ressemble pas, il faudra arrêter car ce sera que mes Tarots ne parlent point. Le Bateleur est le Symbole du renouveau, du commencement en tout... des projets plein la tête, des attentes des désirs ... Le Bateleur me dit que vous êtes réaliste, courageux et que vous maîtrisez vos instincts.... Mais il me dit aussi que parfois vous avez difficultés à satisfaire vos besoins... et votre grande énergie peut vous amener à des débordements... Placé à senestre, sur le chemin du coeur, il parle de coup de foudre, venant ou à venir... d'une nouvelle histoire qui commence, pouvant se transformer en belle amitié ou en amour... Voilà ce que me dit le Bateleur sur vous, Messire, ici et maintenant. Pensez-vous que cela puisse vous ressembler ?
- Je n'ai pas pour habitude de me juger moi-même, mais je dois avouer que cela ressemble assez à ce que me dit Sa Majesté. »

Zivapa, très concentrée, n'entend que l'assentiment.

« Ores, nous pouvons continuer... »

Elle retourne la lame suivante, l'annonce et se concentre.

« C'est le 3e arcane, l'Impératrice. »



« L'Impératrice, troisième lame du tarot, est un personnage féminin couronné. Le visage face à nous, à la fois doux et maternel, révèle le symbole de la puissance, de l'intelligence souveraine. L'Impératrice émet la force paisible de l'action et de la réalisation. »

« Placé à dextre, cet arcane va nous parler des obstacles sur votre chemin de coeur. Lié au Bateleur, l’Impératrice confirme son message, car c'est la rencontre avec une femme et l’Impératrice la représente. L’Impératrice est symbole de lucidité et d'intelligence mais ici il faut la lire à rebours. Cette femme dont vous parle les Tarots porte fausseté et complications dans votre vie. Elle est exigeante... elle séduit ou vous la séduisez pour exister... En même temps, elle est comme empêcher de ne pouvoir parler vrai... d'où la fausseté... elle semble ne pas être en droit ou en capacité de le faire... C'est cette Impératrice qui vous causera souci sur votre chemin de coeur... Voilà ce que me disent les Tarots sur les obstacles, Messire.
- Voila qui me semble drôle.
- Drôle... ? »

Zivapa arque son sourcil gauche.

« Oui, mais je ne pense pas que nous parlions du même amour...
- Je ne sais point, Messire, je ne vous connais point. Je vous lis le symbole de l’Impératrice. Les Tarots ne connaissant pas le temps, cette rencontre peut être à venir.
- Peut-être... Continuez je vous prie. »

Il s'était pris au jeu et souhaitait tout entendre...

Zivapa acquiesce, retourne la carte, l'annonce et se concentre.

"C'est le 13e arcane, le Sans Nom."



« L’Arcane sans Nom, ou la Mort, treizième arcane, est évoqué par un squelette debout sur un champ sombre. Il tient une faux avec laquelle il coupe des pieds, des mains et des têtes. L'aspect macabre de cette lame n'est pas du tout maléfique. »

« Placé en haut, cet arcane va nous parler des atouts de votre chemin de coeur. La Mort est Symbole de Renouveau... C'est comme une libération... comme l'idée que le passé cède enfin place au présent... Associée à l’Impératrice, le Sans Nom annonce un changement sentimental sur votre chemin de coeur, mais en vous... Des évènements, des changements vont survenir... qui vous amèneront à faire évoluer votre vision de l'amour... Ces changements, les Tarots vous conseillent de les accepter ... Mais bien sûr, c'est vous qui agissez et prenez décision. Comme je le dis toujours, les Tarots mettent l'accent sur certains aspects de la vie, mais la vie reste vôtre. Voilà ce qu'ils me disent sur les atouts de votre chemin de coeur... »

Il attendait la suite sans rien dire, la voie comme coupé sous les révélations qui se faisait devant lui...
Zivapa le regarde, immobile et sereine. Elle lit l'assentiment dans son regard. Elle retourne la carte suivante, l'annonce et se concentre.

« C'est le 16e arcane, la Maison Dieu. »



« Ce seizième arcane majeur du tarot représente une tour décapitée par la foudre émanant du soleil. Deux personnages tombent de la tour. Outre les personnages, d'autres objets plongent vers la terre. »

« Placé en bas, cet arcane me parle du devenir de votre chemin de coeur... La Maison Dieu est le symbole de la mise en garde... si fait... Elle annonce un chemin tortueux... Si vous avez ja une Dame qui vous accompagne, c'est le risque de disputes et de mésententes mais au vu des Tarots, je ne vous voie point marié... Enfin je me trompe peut-être... Si vous venez d'encontrer quelqu'un ou êtes sur le point de le faire, ce que me dit le Bateleur et l’Impératrice, alors ce nouveau lien est voué aux grandes difficultés, voir à l'échec... ? Et c'est sans doute cela qui vous portera à changer comme l'indique la Mort, pour mieux renaître... Voilà ce que me dit la Maison Dieu sur votre devenir... »

Elle le regarde à nouveau...
Il la regardait attentivement. Devrait-il l'embrocher de son épée ? La faire poursuivre par l'Inquisition ? Non, peut-être pas. Il reprit encore tout chamboulé :

« La suite ?
- Il me reste à calculer votre arcane caché, Messire. »

Zivapa plisse le nez, fronce ses sourcils et se concentre.

« Alors ... 1 + 3... ça, c'est facile.... 4… 4 + 13 ... Mmm... »

Elle s'aide de ses doigts...

« 17 ! 17 + 16 .... »

Il sourit amusé par tant de connaissance mêlée à tant de candeur...
Elle s'efforce... mais c'est difficile...

« 17 + 10... ça, je sais... 27… 27 + 6 ....
- 33 ?
- 28... 29 .... 30... 31 ... 32 .... 33 ... »

Zivapa lui sourit.
Il sourit de plus belle…

« Si fait ! Je déteste les calculs...
- J'ai cru voir...
- 33 ... 3+ 3 font 6 ...+C'est le 6e arcane, l'Amoureux...



« Le sixième arcane du tarot, l'Amoureux, dessine trois personnages : un homme jeune déchiré par l'indécision, entre deux femmes représentant le bien et le mal. »

« C'est le symbole du doute et de l'hésitation, Messire... En conclusion il parle de choix que vous aurez à faire sur ce chemin entre passion et raison...
- J'ai déjà fait ce choix.
- Et pourtant il vous sera à nouveau soumis...
- Même s'il était un peu plus compliqué que cela...
- Nul ne peut dire qu'il ne sera point soumis à la Tentation, Messire...
- Je le sais...
- Et votre Tentation, ce sera l’Impératrice... »

Il repensa à la jolie duchesse...

« Voyez, Messire, mes Tarots ne changeront point votre vie... il vous donnent des symboles... A vous de les inscrire dans votre propre vie pour les comprendre... J'espère que ma lecture ne vous a point trop déçu... Vous êtes resté si silencieux... si plongé en vos pensées...
- Il me semble normal d'essayer de bien entendre ce que vous dites, de ne point se tromper de chemin !
- Si fait, ce n'était point là reproche, Messire.
- Est-ce tout ? En avez vous fini avec moi ? »

Zivapa le regarde, étonnée de ses paroles...

« Fini avec vous » ? Vous êtes venu librement et repartez librement... Ma lecture en effet est finie...
- Ne vous fâchez pas, je souhaitais savoir si votre lecture était finie, si vous n'aviez rien d'autre à me dire.
- Je ne me fâche point... »

Elle rit doucement.

« Si je m'étais fâchée tout à trac, je vous le dis, Messire, vous auriez goûté à la finesse de ma dague... »

Il rit lui aussi, voila qui surprenait un peu...

« Une dague ? »

Le sourire de Zivapa prit un tour malicieux.

« Pour tout vous avouer... j'en ai même deux... On nous dit bons lanceurs... nous les Roms...
- Deux ? Lanceur ?
- Deux dagues... et bons lanceurs de dagues, nous les Roms
- Laissez moi vous dire qu'au vu de la courte distance qui nous sépare vous feriez mieux de vous jeter tout à trac sur moi, essayer de me planter le ventre. Le simple fait d'armer votre bras me mettrait puce à l'oreille.
- Nenni, Messire...
- Et l'esquive serait alors facile...
- Erreur... il faut toujours laisser l'ennemi venir à soi... je ne sors ma dague qu'au plus près de l'ennemi, quand il se croit victorieux... mais je sais que je n'ai point à craindre de vous... je ne sais pourquoi... mais je le sais.
- Croyez-en mon expérience, à cette distance mieux vaut agir promptement et avec détermination. N'oubliez pas que vous n'avez que des dagues. »

Zivapa sourit...

« Et si votre adversaire portait une épée ? La longe lui donnerait l'ascendant sur vous.
- Le temps que vous mettrez à sortir votre épée... engoncé que vous êtes dans les coussins... »

Zivapa rit d'un rire franc.

« Regardez mes cheveux Messire... »

Il regarda ses long cheveux noir et dit, étonné :

« Eh bien ?
- Voyez-vous cette perle au bout d'une simple épingle à cheveux, sur le côté droit... ?
- Oui »

Elle prend l'épingle, qui s'avère plus épaisse, plus longue et terriblement acérée...

« D'aussi près, Messire, le temps pour vous de poser main au pommeau, vous l'auriez déjà planté là où votre sang bat si fort, juste au côté du cou... vous voyez ? Je l'aurais fait de la main gauche, et à dextre j'aurais sorti ma dague... je me sers aussi bien de l'une comme de l'autre. »

Cette fois-ci, il rit du bon du cœur.

« Voila qui n'est pas sans me rappeler quelques souvenirs. Il semblerait que toutes les femmes, de tous les peuples, soient capables d'autant de fourberie.
- C'est que je suis Voyageuse, Messire, je me dois de prendre garde à ma vie.
- Je le comprends.
- Je vais aller à la reposée, cette lecture a épuisé mes forces. »

Il se leva et la salua gentilement.
Elle se remit prestement sur ses pieds et l'accompagna à la porte.

« Merci pour ceci, s'il vous arrivait de passer par le domaine de La Verrerie un peu plus à l'est d'ici vous y trouverez gîte et couvert.
- La grand merci, gadjo. Bakht tu ke, que la Chance t'accompagne. »

Il s'en fut chercher sa duchesse...

Shanamir a donné nouvelle...

Les Tarots ont parlé vrai...